Construction d’une digue
Sur l’île de Lifuka, dans l’archipel de Ha’apai (Tonga), le bourdonnement des travaux de construction résonne dans l’air, contrastant avec l’atmosphère décontractée de l’île.
Sione Fukofuka a grandi à Lifuka. Il est rentré des États-Unis avec son savoir, de l’expérience et une entreprise prospère, Pearl Construction, pour bénir sa communauté. Fukofuka a emmené son équipe de construction avec lui pour ériger une digue indispensable, en appliquant les normes de construction américaines qu’il a apprises en travaillant dans l’Oregon, dans l’État de Washington et à Hawaï.
Cette digue remplira trois fonctions : résister à un impact pouvant atteindre 1 000 tonnes (soit 4 800 livres) par pouce carré en cas de tsunami ; stopper l’érosion ; embellir et redonner vie à la plage en replantant des végétaux locaux et des cocotiers et en installant des kiosques de pique-nique.
Mo’ale Finau, ministre de la Justice et du Tourisme, a déclaré : « Une partie de mon intention était d’embellir l’île natale de notre roi, car c’est un lieu chargé d’histoire. Ha’apai… est au cœur de l’histoire du Royaume des Tonga. »
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Temple Square is always beautiful in the springtime. Gardeners work to prepare the ground for General Conference. © 2012 Intellectual Reserve, Inc. All rights reserved. | 1 / 2 |
Plaidoyer pour la construction d’une digue
À l’instar de Fukofuka, d’autres natifs de Lifuka ont plaidé avec ferveur pour la construction d’une digue. Parmi eux figure l’actuel gouverneur de Ha’apai, l’honorable Pita Taufatofua, dont la résidence et les bureaux officiels se trouvent à Pangai, sur l’île de Lifuka. « Ce projet d’amélioration est absolument nécessaire. L’érosion est très importante, non seulement dans cette zone, mais également tout le long du chemin jusqu’au village voisin », a expliqué le gouverneur Taufatofua.
Les effets progressifs de l’érosion avaient déjà menacé le palais royal, entraîné le déplacement de l’hôpital de l’île et conduit à l’abandon d’une église et à la fermeture d’une tour de radio.
Le gouverneur a ajouté : « J’ai demandé […] que des travaux soient faits sur le littoral et heureusement, le représentant de cette circonscription a relevé le défi. »
Ce représentant est le ministre Finau. Le ministre a déclaré : « Lorsque nous bâtissons une digue, il n’y a plus d’érosion, du moins sur la partie protégée par l’ouvrage. J’appelle cela… [la] vie de mon peuple. »
Originaire lui aussi de l’île, le ministre Finau reste profondément attaché à la communauté de son enfance, au point d’en perdre le sommeil. Il a raconté : « J’ai grandi en marchant sur la plage. Je n’ai jamais oublié ce qui arrive au littoral de mon île. Je priais presque chaque jour. »
Il n’est pas le seul à avoir ces inquiétudes. Le ministre Finau a contacté Fukofuka, son ami d’enfance, qui était impatient d’apporter son aide. Le ministre a déclaré : « Il ne vient ici que parce que c’est mon bon ami. Nous croyons tous deux en notre responsabilité envers les habitants de cette île. »
« Je veux [sauver] les vies de cette île », a ajouté Fukofuka.
Financement de la digue
Le projet est devenu réalité grâce à l’aide de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, dont les dirigeants en ont reconnu l’importance vitale.
Sione Tuione, soixante-dix d’interrégion dans l’interrégion d’Océanie, a déclaré : « L’Église se consacre avant tout aux personnes. Nous voulons contribuer à protéger les habitants des îles de Ha’apai. Nous avons toujours le désir de collaborer avec les gouvernements et d’autres organisations pour aider notre peuple ici, au Tonga. »
Le ministre Finau a travaillé avec les dirigeants de l’Église et du Royaume des Tonga pour financer les deux premières phases du projet de digue. La vision du ministre est celle d’une digue de deux kilomètres composée de huit sections de 300 mètres chacune, longeant la côte sud-ouest de l’île, la zone la plus vulnérable aux tsunamis et à l’érosion.
Le ministre a précisé : « J’ai divisé le littoral de mon île en huit phases afin de faciliter la collecte de fonds pour sa construction. »
Phase 1 : Protéger le patrimoine des Tonga
La première phase a débuté devant la résidence ancestrale royale, afin de la protéger de la mer qui menaçait presque de toucher les marches de ce bâtiment historique. Le ministre Finau a déclaré : « Le tout premier roi des Tonga est né et a grandi ici. J’ai choisi de commencer ici car c’est le cœur même de l’histoire du Royaume des Tonga. »
Sous un arbre emblématique situé sur le domaine du palais royal, le ministre Finau a évoqué la rencontre historique entre le premier roi des Tonga et ses guerriers.
« Le roi a dit aux guerriers : ‘À partir d’aujourd’hui, plus de guerre aux Tonga. Le Tonga deviendra un pays chrétien.’ Ils ont donc donné à cet arbre le nom de Matuku ’a e Tau, qui signifie : ‘Rentrez chez vous. La guerre est finie dès aujourd’hui.’ »
Avant la construction de la digue, la zone allant du rivage à environ deux mètres devant la maison ancestrale (soit près de neuf mètres) était submergée. Les équipes ont comblé cet espace érodé avec de la terre, puis ont ajouté des plantes et des arbres afin de redonner vie à l’arbre historique Matuku ’a e Tau et de récupérer la parcelle autrefois perdue du palais royal.
Étape 2 : Enjeux
À la fin du mois de juin, l’équipe de Sione Fukofuka était plongée dans la phase 2 du projet au nord du palais royal, longeant le poste de la police municipale et passant devant la résidence et les bureaux du gouverneur dans le village de Pangai.
L’équipe de Fukofuka travaillait en double poste jusque tard dans la nuit afin de respecter l’échéance fixée pour la cérémonie de célébration de l’achèvement de la deuxième section de 300 mètres. Cependant, la marée haute, qui frappe l’île deux fois par jour, a rendu difficiles la mise en place des coffrages et le coulage du béton pour les colonnes de soutien appelées « piliers clés », installées tous les six mètres dans la digue.
Fukofuka explique : « [Nous devons] nous dépêcher de terminer ce que nous faisons et dès que l’eau monte, nous devons nous retirer. »
À cela s’ajoute la nécessité de casser et d’évacuer d’énormes blocs de béton armé, qui constituent un risque biologique en raison de la corrosion de l’acier. Les débris de béton avaient initialement été déposés (sans succès) sur les plages dans le but de freiner l’érosion.
À Pangai, Fukofuka a remarqué un problème qui n’avait pas été pris en compte dans le plan initial du projet : de l’eau stagnante sur la route qui longe la plage.
« Cette eau est là depuis des décennies, à cause de la pente qui vient de la rue. La rue est légèrement plus haute que la digue, donc l’eau s’écoule et reste piégée », a déclaré le ministre Finau.
La solution : percer un trou de cinq pouces dans la digue pour y insérer un tuyau en polychlorure de vinyle (PVC) dans la digue assorti d’une vanne unidirectionnelle que le chef de chantier avait rapporté des États-Unis. « L’eau s’écoulera de la rue, mais si la mer monte, elle ne pourra pas revenir en sens inverse », a expliqué Fukofuka.
Pour parfaire le dispositif, un tuyau d’évacuation enterré à quelques pieds sous la rue traverse le trou dans la digue où il est raccordé à la vanne unidirectionnelle.
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Étape 2 : Achevé et célébré
À la mi-juillet 2025, une cérémonie spéciale s’est tenue à Pangai pour célébrer les réalisations accomplies jusqu’alors, en présence de dirigeants et dignitaires venus constater l’achèvement des deux premières phases de la digue tant attendue. Le ministre Finau s’est adressé à l’assemblée depuis le palais de justice de Pangai. Il a remercié l’équipe de construction et a rappelé l’importance du projet de digue.
Il a déclaré : « Ce projet a pour objectif de sauver des vies dans le port. Nous protégeons le front de mer et le port pour les 50 à 100 prochaines années. Cette digue contribuera sans aucun doute à préserver l’histoire de notre nation. »
Le ministre Finau a poursuivi : « Je remercie l’Église pour son aide dans ce projet. Sans cette aide, je ne pense pas que nous en serions là aujourd’hui. »
Viliami Moale, magistrat principal de la police de Ha’apai, a affirmé : « La digue représente avant tout la protection et la sécurité de la communauté et des habitants de Ha’apai. »
ͬPhase 3
Le financement des six phases restantes de la construction semble prometteur. Le ministre Finau a annoncé que la phase 3 débutera après que Fukofuka et son équipe auront pris quelques semaines de repos bien méritées.
Frère Tuione, de l’Église de Jésus-Christ, a dit : « Si le gouvernement a besoin de notre aide, je suis certain que nous pourrons la lui apporter. Nous voulons nous assurer de rester jusqu’à la fin de ce que nous avons entrepris. Nous ne voulons pas commencer quelque chose pour l’abandonner en cours de route. »